Viticulture : La collection d’étude de cépages de Valensole s’épanouit bien
Avant une rencontre technique qui devrait se dérouler à l’été 2024 alors que les vignes produiront vraiment, lundi 20 novembre, les chambres d’agriculture des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes et du Var avaient invité des viticulteurs à découvrir la parcelle de collection d’étude de cépages du plateau de Valensole qui regroupe des cépages patrimoniaux et des métis de cépages méridionaux obtenus par l’Inrae.
L’objectif de ce projet lancé en 2021 est de capitaliser des informations viticoles et oenologiques sur un panel de cépages à la fois confidentiels et innovants. L’idée étant de permettre aux vignobles locaux d’évoluer et de s’adapter au dérèglement climatique.
D’abord réunis dans une salle au domaine des Grandes Marges, les participants ont pu écouter l’exposé de Garance Marcantoni de la Chambre d’Agriculture du Var. Celle-ci a expliqué que l’idée de la constitution de cette collection sur le plateau de Valensole résultait de nombreux appels de viticulteurs haut et bas-alpins qui voulaient s’installer en agriculture biologique et qui souhaitaient trouver des cépages adaptés au changement climatique dont celui d’Alex David, agriculteur valensolais qui souhaitait installer un vignoble et était intéressé pour prêter l’une de ses parcelles neuves pour constituer la collection. L’implantation sur le plateau était intéressante compte tenu des conditions agronomiques limitantes comme le vent, la chaleur, l’absence d’eau. Cela permettra de cerner le comportement de ces cépages face à des conditions propres au dérèglement climatique actuel.
Des cépages d’origine locale
Ainsi, le 15 avril 2021, 593 ceps de 18 variétés différentes ont été plantés sur 15 ares dont huit cépages historiques : Plant droit, Mour- vaison, Colombaud, Téoulier, Mourvèdre gris, blanc et noir (témoin), et du Barbouroux. Le reste étant des métis de cépages méridionaux issus de l’Inrae.
Une grande majorité des cépages historiques est originaire de Provence d’où l’intérêt de les ré- installer sur ce territoire et de voir s’ils pourraient permettre d'enrichir génétiquement le vignoble alpin.
Le protocole mis en place sur la parcelle est national puisqu’il résulte d’un programme national d’étude afin de diffuser les résultats. Cependant des critères liés au dérèglement climatique ont été ajoutés : stress thermique, hydrique, gel, etc.
Les participants ont ensuite pu se rendre directement sur la parcelle où Alex David a pu détailler la manière dont il menait sa culture : couverts, patûrage, etc.
Les techniciennes en charge de cette collection avouaient que si un ou deux cépages concluant sortait de cette étude cela serait un résultat plus que satisfaisant.
Rendez-vous est donc donné l’an prochain pour les premiers résultats concrets, les premiers tests de vinification, etc. sur des vignes plus matures.