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Filière amande : Arnaud Montebourg en quête de producteurs bas-alpins

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Déterminé à planter 2 000 ha d’amandiers afin de développer une filière Made in France, Arnaud Montebourg s’est rendu dans les Alpes-de-Haute-Provence afin de promouvoir le modèle économique de la Compagnie des amandes, qu’il préside, auprès des producteurs bas-alpins, apparemment peu enthousiasmés par le projet de l’ancien ministre.

« 40 000 tonnes d’aman des sont consommées en Fran ce et la production nationale est de 500 tonnes », a rappelé Arnaud Montebourg lors de sa venue dans les Alpes-de-Haute-Provence, le 27 février, accompagné de son directeur général François Moulias afin de promouvoir le modèle économique qu’ils ont instauré en fondant la Compagnie des amandes, dont le but est de développer une filière amande Made in France en mesure de répondre à la demande grandissante des consommateurs.

Arnaud Montebourg entend en effet planter quelque 2 000 ha dans le midi de la France. Sur 1 900 ha de candidatures, 454 ha sont à l’étude en cours de validation et quelque 124 ha d’amandiers vont être plantés cette année dans une quinzaine de départements. Parmi les producteurs associés à ce projet, les Bas-Alpins ne se bousculent pas, au grand regret du président de la Compagnie des amandes. D’autant que l’idée semble séduisante.
« Comme nous ne sommes ni des Américains, ni des Chinois, nous ne nous intéressons pas à la terre, qui appartient au patrimoine des paysans dans ce pays. Pour nous, c’est le paysan qui va louer sa terre à lui-même associé à nous pour que nous puissions planter des arbres, partager le savoir-faire technique, obtenir de bons rendements, assurer une très bonne rémunération au paysan et à son travail, assurer les débouchés dans la première transformation et, ensuite, la commercialisation », a énuméré Arnaud Montebourg.
Dans ce modèle, le paysan détient 51 % du capital et la Compagnie des amandes 49 %. Dans le même temps, « nous apportons les financements. Le paysan ne s’endette pas, ne prend pas de risque. Nous garantissons donc la dette », a-t-il plaidé en présence de René Massette, président du conseil départemental 04, du vice-président du Département délégué à l’agriculture Pierre Pour cin, Michel Doucet, gérant de l’entreprise bien connue de confiseries oraisonnaise, et du président du Syndicat des producteurs d’amandes de Provence André Pinatel.

Une rémunération garantie dès la plantation

Les 50 millions d’euros de fonds nécessaires à l’investissement ont d’ores et déjà été levés. De quoi mettre en route un projet reposant sur un modèle économique dont le caractère « innovant » a largement été souligné par l’ancien ministre de l’Economie de François Hollande, qui avait notamment rencontré le matin même les élus de la chambre d’agriculture et de la Safer, arguant que « c’est un moyen pour des jeunes agriculteurs de s’investir dans une production bénéficiant d’une courbe de croissance très importante en évitant de s’endetter et, ainsi, assurer la transmission ».

« On finance l’investissement, y compris les pertes sur les cinq premières années, et on rémunère l’agriculteur dès le premier jour du mois de la plantation », a poursuivi Arnaud Monte bourg. En chiffres, « la rémunération avant la récolte est de 700 € par hectare. Avec la récolte, ce fixe passe à 850 € plus un intéressement en fonction du volume produit ». A cela viendrait s’ajouter un loyer « de l’ordre de 300 €/ha en moyenne », ainsi qu’un suivi technique, du matériel et des intrants moins chers. « Et surtout, on lui apporte un débouché commercial », a insisté le président de la Compagnie des amandes. Des études sont en cours pour construire une casserie « de taille suffisante pour accueillir non seulement nos partenaires, mais aussi les indépendants qui souhaiteraient nous rejoindre ». Une casserie que René Massette verrait évidemment bien sur le département, si tant est que des producteurs locaux veuillent bien se manifester…
« La Compagnie des amandes a tout intérêt à ce que l’exploitation de l’agriculteur marche bien. Elle ne laissera donc pas l’agriculteur seul sur son exploitation. C’est gagnant-gagnant. Il y aura un suivi qui permettra aux agriculteurs de retrouver une rémunération juste », a assuré André Pinatel. Avec un chiffre d’affaires à l’hectare estimé entre 10 000 et 12 000 euros, l’agriculteur pourrait espérer un revenu net de l’ordre de 2 000 € par ha et par an, hors char ges sociales.

St.M.C.