Gel d'avril 2024 : la cellule de crise agricole est réactivée dans le Var
1) Rappel sur le dispositif de gestion des risques
Seuils de déclenchement de la solidarité nationale :
- à partir de 50% de pertes de récolte pour les grandes cultures, cultures industrielles, viticulture et les légumes
- à partir de 30% de pertes de récolte pour l'arboriculture, les petits fruits, les prairies et les cultures spécialisées (PPAM, apiculture, horticulture, héliciculture, pépinières).
Vous êtes assuré(e) :
- vous serez indemnisé(e) à hauteur de 100%de vos pertes au-dessus du seuil de déclenchement (20% pour la viticulture) : l’indemnité de solidarité nationale indemnisera la part de pertes au-delà du seuil de déclenchement et hors franchise de votre contrat d'assurance qui reste à la charge de l'assuré(e) ; à hauteur de 100%, au travers d’une prise en charge à 90% par l’Etat et des 10% restants par l’assurance.
- cette indemnité de solidarité nationale sera versée par votre assureur pour le compte de l’Etat, en complément de l’indemnisation versée dans le cadre du contrat d’assurance multirisques climatiques.
Vous n'êtes pas assuré(e) :
- l’indemnisation de la perte par la solidarité nationale au-delà du seuil de déclenchement est de 40% en 2024, c’est à dire qu’elle représentera la moitié de ce que toucherait de l’Etat un agriculteur assuré dans la même situation. Ce taux d’indemnisation pour les non assurés diminuera à 35% en 2025.
IMPORTANT :Pour bénéficier de l’Indemnité de Solidarité Nationale (ISN) en cas de sinistre climatique, les agriculteurs assurés partiellement doivent déclarer "un interlocuteur unique" sur la plateforme nationale. Cet interlocuteur unique, qui est un assureur, aura en charge de gérer et de vous verser l’ISN. La déclaration est automatique quand toutes les cultures sont assurées.
Si je ne l'ai pas encore fait,
je déclare mon interlocuteur unique (cliquez-ici)
2) Recensement des exploitations
Afin d'évaluer les dégâts causés par ce coup de gel massif, un recensement auprès de tous les agriculteurs varois a débuté. Il s'agit d'un recensement en ligne rapide et simplifié qui doit permettre à la DDTM, désormais en charge du nouveau dispositif de gestion des risques (ex Calamités Agricoles) de lancer la procédure dans les meilleurs délais.
3) Préconisations techniques par filière
Pour limiter ou prévenir les conséquences du gel sur vos cultures, voici des conseils et préconisations techniques par filière de productions.
En viticulture
Mieux vaut ne pas intervenir tout de suite après le gel. Un ébourgeonnage peut être bénéfique. Un apport d’azote ne s’avère pas utile. D'ici quelques jours, après estimation des dégâts :
- Gelée ne concernant que 10-20% des pousses : pas d’intervention
- Les pousses sont totalement gelées : pas d’intervention
- Les pousses sont partiellement gelées à l’extrémité : c’est le seul cas qui justifie une intervention. Afin d’éviter un redémarrage anarchique de ces pousses, il est souhaitable de sectionner à la base, de préférence aux ciseaux ou au sécateur, plutôt que d’arracher les pousses. Objectif : faciliter la future taille d’hiver.
En arboriculture
Si le gel est intervenu sur petits fruits ou fleurs : rien à faire pour la récolte de l’année. En revanche, pour les arbres et pour préserver la récolte de l’année prochaine :
- Lever le pied sur la fertilisation pour ne pas avoir trop de développement de bois plutôt que de fruits
- Ne pas trop pousser ni les sous alimenter en irrigation pour maintenir un bon état
Soin par les plantes (pour rebooster les racines).
En maraîchage, petits fruits rouges et PPAM
Après gel
Principe général : relancer la croissance de la plante et notamment la vigueur racinaire c’est-à-dire intervenir sur les parties dans le sol.
Observer au niveau du sol : si les températures sont descendues bas et qu’il y a eu pertes racinaires, on peut essayer de relancer l’enracinement avec par exemple sur melon :
- en conventionnel : apporter de l’engrais (phosphate d’ammonium)
- en bio : rhizeP ou trianum (nous n’avons pas de recul sur ces derniers et leur efficacité)
- soin par les plantes (pour tout légume)
Prévention avant gel
Il n'y a pas de solution idéale, mais la lutte repose sur quelques petites choses simples auxquelles il faut penser :
- si vous n'avez pas encore planté : si vous le pouvez attendez que l'alerte gel passe! et protegez vos plants dans vos abris
- si vous avez planté sous serre : pensez à les fermer pour la nuit!
- si vous êtes en exterieur : vous pouvez mettre en place des protections thermiques si vous en avez (chenillettes, paillages végétaux autour des plants, et tout autre "couverture" protectrice)
Pour ceux qui le souhaitent, la formation "Soin des plantes par les plantes" proposée à l'automne 2023 a fait ressortir une possibilité de préparation de la plante à un gel : appliquer une infusion d'origan/thym/sariette en mélange 10L pour 100L/ha, à appliquer le soir et seule, la prévention fonctionne durant 1 semaine et à priori jusqu'à -4°C.
- Comment faire une INFUSION : verser l’eau frémissante sur les plantes (origan, thym, sariette) dans un récipient, laisser infuser, généralement une dizaine de minutes, avant de filtrer à travers une passoire fine, puis d'appliquer le traitement.
En horticulture, pépinières
Sur fleurs coupées, la principale culture qui peut être impactée est la pivoine. L'impact dépend des variétés et des situations, les plus à risque étant les précoces sur parcelles situées dans les plaines intérieures et en particulier dans le moyen et haut Var. A ce stade d'observation, aucune préconisation phytosanitaire n'est faite.
Contacts :
Vous avez une question technique spécifique ?
- VITICULTURE : Julie MAZEAU : 04 94 99 74 13 - julie.mazeau@var.chambagri.fr
- ARBORICULTURE : Fanny VERNIER : 06 22 16 22 49 - fanny.vernier@var.chambagri.fr
- MARAICHAGE, PETITS FRUITS ROUGES, PPAM : Marine BRUNO : 06 65 50 11 81- marine.bruno@var.chambagri.fr
Contact Cellule de crise agricole (Chambre d'Agriculture du Var)
crise@var.chambagri.fr
04 94 99 75 21